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Koi29 : Quoi de neuf SiMohamed ?

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11 avril 2005

Point de vue : au Président Bouteflika, un reproche fraternel chuchoté par un ami de longue date

Par Pr. Abdelhadi Boutaleb

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            Les relations maroco-algériennes connaissent depuis 28 ans une
tension qui met à mal la construction maghrébine et frappe de paralysie le
projet de l'UMA. A l'origine de cette crispation, l'attitude singulière
adoptée par l'Algérie face à la récupération par le Maroc en 1975 de son
Sahara, jusque-là sous le joug colonial espagnol. Pourtant on aurait dû
s'attendre, en toute logique, à ce que l'Algérie, pays du million de
martyrs, se réjouisse de cet acte d'émancipation nationale et l'applaudisse
comme un acquis majeur d'une portée comparable à celle de la libération de
son propre territoire de l'emprise coloniale française.

            Or, notre voisin s'est évertué à contrarier l'entreprise de
libération de notre Sahara, se cantonnant obstinément dans une politique
d'hostilité dont les procédés s'apparentent singulièrement aux pratiques par
lesquelles les grandes puissances impérialistes se sont tristement
distinguées.

            L'Algérie a dû certainement se demander lequel, parmi les Etats
maghrébins, avait la vocation et la prééminence nécessaire pour assurer le
leadership de l'Union du Maghreb Arabe et prendre en main les destinées de
la sous-région. Constituant avec le Maroc l'une des deux principales
puissances de la région, l'Algérie, pour faire pencher la balance en sa
faveur, s'est emmurée dans une politique immuable qu'elle s'est acharnée à
appliquer contre vents et marées et dont elle est, en définitive, devenue
l'otage.

            Le Maroc, pour recouvrer son Sahara, eut recours aux voies et
moyens dont l'Algérie elle-même a fait usage pour libérer son territoire. Si
elle a mené une résistance armée avant d'entamer les négociations d'Evian
avec la France, puissance coloniale, le Maroc, pour sa part, a récupéré son
Sahara à la suite d'une marche pacifique- la Marche Verte-, suivie de
négociations avec la puissance occupante, l'Espagne. Ces pourparlers ont
abouti à la signature à Madrid en 1975, de l'accord tripartite
maroco-hispano-mauritanien, signature par laquelle l'Espagne signifiait sa
reconnaissance de la fin de l'occupation et de la rétrocession du territoire
usurpé à ses légitimes propriétaires.

            Mais avant que cette marche historique ne s'ébranle en direction
du Sahara marocain, le Maroc avait pris soin de se prévaloir des mécanismes
prévus par le droit international pour faire valoir ses droits historiques
sur son territoire, recueillant notamment, de la part de la Cour
internationale de justice, un avis confirmant l'existence depuis des siècles
de liens d'allégeance liant les populations dudit Sahara aux Souverains du
Maroc et reconnaissant que le territoire en question n'a jamais été terra
nulius , ni terre abandonnée ou sans propriétaire.

            Les trois Etats signataires déposèrent le texte de l'accord
auprès de l'Organisation des Nations unies pour qu'elle prenne acte du fait
que la décolonisation du Sahara s'est effectuée conformément aux règles de
droit habituelles en la matière. Seule l'Algérie a cru devoir s'opposer à
cet arrangement sous prétexte que les conditions n'étaient pas toutes
remplies pour la libération du Sahara, et que la question demeurait posée et
nécessitait un règlement définitif. Elle plaida alors pour l'exercice par le
peuple-quel peuple ?- sahraoui du droit de disposer de lui-même,
l'autodétermination signifiant, à ses yeux, la possibilité pour le " Front
polisario" de faire accéder le Sahara à l'indépendance, pour en faire un
micro-Etat vassalisé, manipulable à l'envi selon les exigences des rapports
de force entre elle- l'Algérie- et le Maroc.

            L'on aurait pu comprendre la démarche de l'Algérie si le
polisario, auquel elle prodiguait son soutien, était un mouvement de
résistance menant son action sur le terrain du Sahara contre le colonisateur
espagnol et sacrifiant ses martyrs pour mener la vie dure aux occupants et
les chasser de son territoire. Or, personne jusque-là, n'avait connu ou
entendu parler d'un mouvement de résistance sahraoui, fondé par le
"polisario " et pouvant revendiquer la paternité d'une quelconque action
d'opposition, avant la libération par le Maroc de son territoire en 1975.
            C'est ainsi que fut créée de toute pièce la question factice de
la décolonisation, sans songer aux conséquences fâcheuses qu'un tel artifice
pourrait avoir sur l'évolution des relations entre les deux pays frères et
sans se rendre compte à quel point une démarche aussi erronée pouvait
affecter la réalité du Maghreb arabe et compromettre ses perspectives.

            Les membres de ce qu'on appelle le " Front polisario ", y
compris le premier d'entre eux, n'appartiennent pas, pour la plupart, aux
provinces sahariennes du Maroc, mais à d'autres régions du Royaume. Ainsi,
le dénommé Mohamed Abdelaziz, chef des fantomatiques Front et République,
est né dans la capitale du Sud marocain, Marrakech où vit encore son propre
père, qui a d'ailleurs renié ce fils, entré en sédition contre sa patrie et
les siens.

            En outre, ces membres du "polisario " n'ont pas d'existence
physique sur le sol du Sahara, que le Maroc a arraché à l'étau où
l'enserrait l'ancien colonisateur. En revanche, l'Algérie les a installés
sur la terre marocaine de Tindouf, dont le colonisateur français avait
amputé le Maroc pour l'annexer à l'Algérie après l'avoir intégrée, ainsi que
d'autres terres situées sur les frontières orientales du Royaume, au
territoire français. En effet, la France de l'époque, avait pour politique
constante de rétrécir la carte du Maroc (pays sous protectorat, ayant
toutefois conservé sa personnalité juridique internationale), d'en grignoter
des pans entiers sur sa frontière, pour les adjoindre à l'Algérie qui,
réduite à l'impuissance, a fait l'objet d'un phagocytage qui l'a transformée
en trois départements français. Paris était, en effet, persuadé du caractère
éphémère de son protectorat sur le Maroc et profondément convaincu, en
revanche, de la pérennité du fait colonial français pour ce qui concerne
l'Algérie.

            Il était prévu, conformément aux promesses faites par le
gouvernement provisoire algérien, avant même l'indépendance, que le Maroc
recouvre ses territoires historiques, qui avaient été annexés par la France
à l'Algérie, et que celle-ci s'emploie à réparer les préjudices causés par
le colonialisme. Or l'Algérie a fait savoir qu'elle entendait s'en tenir au
tracé des frontières héritées de la période coloniale. Le Maroc a souscrit à
ce vou et renoncé à ses propres territoires, marquant ainsi sa volonté
d'apaisement à l'égard de son voisin. Il tablait aussi sur la consolidation
de l'Union du Maghreb qui, transcendant les frontières étriquées entre les
pays concernés, allait devenir un vaste espace intégré, ouvrant de plus
larges horizons et disposant de potentialités accrues et plus consistantes.

            C'était en tout cas la volonté qui se dégageait de l'accord
conclu au sommet de Tlémcen, qui s'est réuni le 7 mai 1970 et auquel j'avais
participé en tant que ministre des Affaires étrangères du Roi Hassan II, et
auquel avait également pris part M. Abdelaziz Bouteflika en qualité de
ministre des Affaires étrangères du Président Houari Boumédienne.

            Or, c'est sur cette même terre, jadis marocaine, et précisément
dans la ville de Tindouf qui, juridiquement et administrativement, relevait
du Royaume, que l'Algérie a choisi, par un geste délibérément vexatoire pour
le Maroc, d'installer des gens du Front polisario, et de les loger dans des
camps misérables, leurs fournissant l'essentiel de leurs besoins, leur
prodiguant généreusement armes et argent. Elle s'est appliquée, ensuite, à
accréditer, auprès des Etats étrangers, le mythe de la République sahraouie
et à soutenir cette entité factice et son prétendu gouvernement, aux Nations
unies et dans bien d'autres instances.

            Toutes ces initiatives sont en contradiction avec les
engagements consignés dans la déclaration du sommet de Zeralda et les
dispositions de la Charte portant création de l'UMA. Faisant suite à la
déclaration de Marrakech, celle-ci rappelait le devoir des Etats membres de
s'abstenir d'appuyer ou de soutenir tout mouvement séparatiste cherchant à
porter atteinte à l'unité nationale et l'intégrité territoriale de ces
Etats. Qu'a donc fait le Maroc pour mériter cette affligeante ingratitude,
lui qui a tant fait pour épauler la révolution de l'Algérie combattante,
dont le Royaume accueillait et hébergeait les chefs et autres dirigeants ?

            Dans cette ambiance délétère s'estompe la flamme de l'UMA, dont
se nourrissaient les espoirs les plus ardents des masses maghrébines,
surtout en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Cette UMA, qui n'est plus que
l'ombre d'elle-même, se mue progressivement en fantôme rongé par tant de
déceptions, menaçant de devenir un spectre effrayant qui réveille les démons
de la course frénétique aux armements. Mais, au fait, contre qui l'Algérie
s'arme-t-elle ?

            Après 28 années de valse-hésitation d'une chimérique politique
d'équilibre des forces, n'est-il pas temps de dire " ça suffit " ? N'est-il
pas temps pour les dirigeants du Maghreb arabe de tirer les enseignements
qui s'imposent et de prendre la mesure du passif qui s'est accumulé dans le
bilan des efforts déployés depuis la période coloniale, pour édifier une
Union maghrébine, à l'abri de calculs étriqués et puérils ?

            Il est, en effet, inconcevable dans la nouvelle ère politique
qui s'ouvre dans le monde, que des régimes politiques, ayant commis des
erreurs éminemment périlleuses pour leurs propres intérêts, se refusent
obstinément à se remettre en cause, et persistent à camper sur des positions
devenues intenables. Ce type de comportement relève d'une pathologie
psychique qui s'apparente à l'amnésie, dont le sujet qui en est atteint perd
la mémoire, à l'exception d'une phase précise de son vécu dont il reste
prisonnier et qui demeure pour lui la seule référence et l'unique objet de
ce propos.

            Jadis, je désignais ce type de claustration de la mémoire qui
enferme l'individu dans un passéisme éculé, sous le vocable de "
Josuénisme ". En effet, selon la légende rapportée par les rabbins, Dieu a
fait savoir au prophète Josué, alors âgé de 80 ans, qu'il l'envoyait prêcher
auprès de son peuple. Il dit alors : " Oh Dieu, j'ai vieilli et ne pourrait,
avant ma mort, faire parvenir ce message ". Mais devant l'insistance de
Dieu, il Le pria de suspendre le mouvement du soleil pour que sa journée
soit longue sans être suivie de nuit. Les rabbins soutiennent que Dieu a
exaucé son vou, lui permettant, pendant de longues années et sans une seule
nuit, de répandre le message divin, jusqu'à sa mort.

            Ce type de démarche passéiste, figée dans un moment de
l'histoire et réfractaire à toute remise en cause porteuse de changement,
correspond à ce que j'appelle la politique " Josuenne ". J'espère ardemment
que mon frère et ami, depuis de si longues années, le Président algérien
Abdelaziz Bouteflika, s'efforcera d'y mettre un terme. Je forme le vou
sincère qu'il s'attelle à réaliser la concorde entre l'Algérie et le Maroc,
dans l'intérêt bien compris des deux peuples frères.

            Après tout, n'est-il pas l'architecte du projet de concorde
nationale algérien ? Pourquoi ne serait-il pas au même titre, le maître
d'ouvre du projet de concorde maghrébin ? Il lui est loisible de faire en
sorte que l'Algérie cesse de contrarier le Sahara marocain, au sujet duquel
elle affirme, du reste, qu'elle n'est pas intéressée, et laisse la question
trouver son règlement naturel, dans le cadre de la légalité nationale
marocaine. Mon souhait, en effet, est de voir le Président et l'Etat de
l'Algérie sour répondre, amplement aux gestes de bonne volonté et à la main
tendue de S.M.le Roi Mohammed VI. En multipliant les démarches pour
rapprocher les points de vue, le Roi du Maroc n'a d'autre ambition que de
débarrasser la région des facteurs de tension, pour créer un climat propice
permettant de ressusciter et relancer l'Union du Maghreb qui se trouve au
bord de l'asphyxie, en raison de la question artificielle du Sahara. Tel
est, du reste, l'objectif partagé des deux pays. Puissent-ils en accélérer
la concrétisation !

            J'estime que le Président Bouteflika, le combattant infatigable,
est, à tous égards, habilité et apte à créer cette chance unique de
réconciliation fraternelle maroco-algérienne. L'histoire retiendra à son
actif une si belle réalisation.
            J'adresse donc cet appel fraternel à la conscience du grand
patriote qu'il est. Il saura, je le sais, entendre mon appel et y répondre
comme il sied.

            Pr. Abdelhadi Boutaleb

     15.08.2004  |  22h58
            http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=natio&ida=37401

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11 avril 2005

Marhba Bienvenue Welcome

Bonjour les amis,

Quelques dossiers m'interessent ces derniers jours :

- Chercher les pistes pour la création/financement des entreprises au Maroc
- Comprendre l'affaire du Sahara marocain
- Suivre les évolutions que connait le Maroc
- Suivre les projets qui se préparent pour Casablanca
etc.

donc il faut passer de temps en temps pour voir ou est ce que j'en suis, m'aider à bien comprendre ce qui se passe en postant vos commentaires et pourquoi pas réfléchir ensemble à la création d'un truc je sais pas koi pour agir et faire avancer les choses ;)

@ vous ....

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